On continue de partir à la rencontre des forces vives du Nantes Métropole Athlétisme. Cette semaine, c’est Jean-Pierre Guiton, entraîneur de demi-fond au club, qui s’est prêté à l’exercice de l’interview. L’occasion d’échanger autour de son parcours ou encore de sa vision de l’entraînement.

 

Jean-Pierre, peux-tu nous expliquer ton parcours, pourquoi es-tu devenu entraîneur ?

J’ai découvert le milieu sportif tardivement après 10 ans de tabagisme. Lors d’une affectation sur l’Ile de la Réunion, un adhérent de mon club d’adoption, Inspecteur Jeunesse et Sport, m’a incité à suivre la formation pour le Brevet d’Etat d’Educateur Sportif. J’entraîne au club depuis septembre 1996.

 

 Quelles disciplines et catégories entraînes-tu ?

Actuellement mon groupe se compose principalement d’athlètes seniors, masters pratiquant le hors stade mais aussi le demi-fond. Parallèlement, j’interviens depuis 2016 en qualité de référent de l’école du Triathlon Atlantique Carquefou.

 

— Quelle est ta définition d’un entraîneur ?

Pour moi, un entraîneur c’est quelqu’un qui prend en compte le projet sportif de l’athlète afin de le conduire à la réalisation de son objectif. Il n’y a pas de critères élitistes, le but est de permettre la progression de chacun en tenant compte de son potentiel physiologique et de ses attentes.

 

— Quelles sont les qualités nécessaires pour être entraîneur ?

La qualité principale est, il me semble, la qualité d’écoute.

 

.ʻʻ  Maîtriser les fondamentaux de sa discipline ʼʼ

 

— Qu’est-ce t’énerve et qui te plaît le plus dans ta fonction ?

Le groupe que j’ai la chance d’entraîner me procure toute satisfaction. Ce qui me plait le plus dans ma fonction est le contact humain, les échanges avec les athlètes, les voir progresser.

 

— Les méthodes d’entraînement changent-elles avec le temps ? Faut-il s’adapter aux nouvelles générations ?

Les fondamentaux de la discipline restent d’actualité. En revanche, des adaptations à la marge du fait de l’expérience acquise sont inévitables. Il est évident qu’il convient de s’adapter aux évolutions sociétales (approche loisir et bien-être au lieu d’une pratique compétitive), aux nouvelles pratiques athlétiques (trail, raid. …)

— Faut-il être un athlète expérimenté pour être un bon entraîneur ?

Je ne pense pas qu’il faut être un athlète expérimenté pour faire un bon entraîneur. Il convient en revanche de bien maîtriser les fondamentaux de sa discipline, faire preuve de curiosité sur les différents supports de communication.

 

— Quelle est ta relation avec les athlètes ?

La relation que j’entretiens avec les athlètes de mon groupe dépasse le cadre purement technique de mes interventions. Il n’est pas rare que nous organisions des activités en dehors de la pratique sportive (repas, stage …)

 

.ʻʻ  J’ai eu beaucoup de satisfaction sportive ʼʼ

 

— Comment un entraîneur gère-t-il les différences de niveaux des athlètes au sein d’un même groupe ?

En fait, je distingue deux grandes périodes dans une année athlétique. La première, concernant la saison des cross de novembre à mars, ne pose pas de problème car le projet sportif est commun. La deuxième, d’avril à mi-juillet, est un peu plus compliquée car les pratiques se diversifient avec les objectifs sur route, piste, trail, voir triathlon. Le groupe se compose cette année de 42 athlètes ; il s’agit là sans doute d’un effectif à ne pas dépasser.

 

— Quel est ton plus beau souvenir ?

En 25 ans d’interventions d’entraîneur, j’ai eu beaucoup de satisfaction sportive. Ma plus grande émotion serait peut-être le titre de vice-champion de France cadet du 1500 m steeple de Julien Coquillaud à Narbonne en 2007.

 

— Un mot pour les jeunes qui souhaitent s’inscrire à l’athlétisme ?

Il faut être conscient que la pratique athlétique en demi-fond est difficile. Elle est à contre-courant des évolutions actuelles où tout se doit d’être « fun ». J’invite cependant les jeunes générations à tenter l’expérience, ils y trouveront certainement à terme une source d’épanouissement.