Une interview riche placée sous le signe de la bonne humeur, voilà ce que nous a apporté Yann Randrianasolo au cours de notre entrevue réalisée au Stadium Pierre-Quinon à la fin du mois de mai. Notre récent sauteur en longueur du NMA fait sensation depuis qu’il a franchi en 2019 la barre des 8 mètres. L’athlète réunionnais de 27 ans, notamment médaillé aux championnats NCAA américain, a toutes les conditions réunies pour finir cette saison pleine d’objectifs. Confidences.
— Yann, comment as-tu découvert l’athlétisme ?
Ma mère a pratiqué l’athlétisme quand elle était plus jeune. On a toujours regardé l’athlétisme à la télé. Moi, j’ai fait de la natation pendant près de 13 ans. Je cherchais un sport pour rebondir. Ma mère m’a donc proposé de pratiquer l’athlétisme. En discutant avec des parents de nageurs, elle a découvert qu’il y avait une présidente d’un club d’athlétisme. C’était à La Réunion, je suis né là-bas. J’ai essayé et j’ai très rapidement adoré. Au début, j’ai tenté le javelot puis j’ai fait un peu de sprint également.
— La longueur, c’est venu comment ?
J’ai toujours fait de la longueur grâce aux épreuves combinées. Au départ, je n’étais pas très bon, je réalisais 5,90 m en cadet. En cadet 2, je venais de battre mon record sur le 60 m. Je me suis qualifié pour les Championnats de France en salle. Avec mes amis, on s’est dit qu’on allait tester la longueur. J’ai pris la marque de quelqu’un au hasard parce que je n’étais pas échauffé pour la longueur. J’ai sauté et j’ai battu mon record de près d’un mètre. J’ai fait 6,72 m ! Depuis ce jour-là, je suis resté dans le saut en longueur.
— Peux-tu nous parler de ton parcours, notamment ton aventure aux États-Unis à l’Université de Caroline du Sud ?
J’ai quitté La Réunion en septembre 2015 et je suis resté en France jusqu’en décembre 2016. À cette période, je décide de suivre Rougui Sow, qui avait pour projet de partir, de tenter l’aventure aux États-Unis. C’était une très belle expérience humaine où j’en suis ressorti grandi. Ça se passe vraiment comme dans les films, que ce soient les soirées, le campus, la vie de tous les jours avec les bons et les mauvais côtés. C’est une expérience exceptionnelle sur le plan sportif car on côtoie des grands champions. J’ai eu l’occasion de discuter longuement avec Carl Lewis ou encore avec Dwight Phillips, champion olympique de la longueur. J’ai aussi côtoyé dans les concours Grant Holloway. C’est vraiment enrichissant. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seconde. J’ai toujours encouragé les autres personnes à partir si elles le voulaient parce que c’est quelque chose à vivre humainement, même en dehors du sportif.
— Selon toi, quelle est la différence au sujet de l’accompagnement des sportifs entre les États-Unis et la France ?
La différence, c’est la manière de penser. Aux États-Unis, le sport est vraiment quelque chose de positif. Il y a une vraie valeur derrière le sport. Là-bas, lorsque tu dis que tu es athlète, ils ont les yeux qui brillent. C’est là qu’on se rend compte de la valeur du sport. En France, les gens sont généralement admiratifs mais on voit que ce n’est pas dans la culture du pays. Le sport est vraiment valorisé aux Etats-Unis, tous les moyens sont mis en œuvre pour notre réussite. C’est pour ça qu’il y a toute cette structure universitaire pour accompagner les athlètes. Qu’ils soient bons ou moins bons, tout le monde a sa chance. On peut sortir avec une très bonne surprise. Le sport a vraiment une place forte dans la société américaine.
— Comment s’est déroulée ta saison hivernale ? Es-tu satisfait ?
Ma saison hivernale a été assez compliquée nerveusement. Je sortais de l’INSEP. J’étais déçu parce que je n’ai pas pu aller aux Jeux Olympiques alors que j’étais dans la présélection. Après cette désillusion, je ne savais pas si j’allais continuer l’athlétisme. Finalement, j’ai discuté avec certaines personnes qui ont réussi à me faire revenir sur le chemin de la piste, notamment Richard Cursaz, mon actuel entraîneur. Il fallait tout reconstruire. Je ne suis pas un grand technicien alors il m’a apporté son expertise technique. Il m’a également beaucoup apporté sur le plan de la confiance et de l’envie. Il fallait tout remettre en route car je partais d’assez loin. À mon arrivée à Nantes, j’ai dû trouver un logement. Ça a été compliqué. Je suis arrivé à Nantes en novembre donc ma préparation était un peu tronquée. Je fais 3ème aux Championnats de France Élite alors que j’ai une légère blessure aux ischios deux semaines avant. Moi, je suis un compétiteur et peu importe l’état dans lequel je suis, il faut que je ramène quelque chose de mon déplacement. Peu importe mon état de santé, il faut au minimum ramener une médaille. Je savais que je n’étais pas en forme. À la base, je ne voulais même pas faire de saison en salle parce que je ne me sentais pas prêt. Richard disait que j’étais quand même capable de faire quelque chose. Finalement, il a eu raison car j’ai réussi à ramener une médaille. Je suis content ! Cela étant, la performance n’est pas merveilleuse. Au vu du contexte, c’est compréhensible. Je suis satisfait et ce n’est qu’une étape pour plus tard.
— Tu as réalisé un stage en Espagne, à Alicante en avril. Quel était l’objectif ?
Richard avait un contact avec Sergio qui a déjà travaillé avec la ligue. Il nous a envoyé là-bas car les infrastructures sont bonnes. J’avais un peu d’appréhension. Finalement, ça a été une très belle surprise car Sergio est une personne vraiment adorable. Il était expert dans la longueur. C’était une bouffée d’air frais parce qu’il m’a fait ressentir certaines choses que j’avais perdu depuis mon départ des États-Unis. C’était deux semaines de travail intensifs. Je suis revenu fatigué mais très content parce que j’ai bien travaillé et les sensations reviennent. Depuis que je suis revenu des États-Unis, c’est la première fois que je me sentais aussi bien. Maintenant, il faut que je saute. Ce stage était vraiment très enrichissant et je pense que je vais repartir là-bas pour travailler avec lui encore une fois. J’ai découvert des personnes formidables dont l’adjoint d’Iván Pedroso, un des meilleurs sauteurs de l’histoire. Alicante est une très belle destination pour les stages.
— Comment as-tu vécu les Interclubs ? Dans quel état d’esprit étais-tu ?
Au premier tour, j’étais très enthousiaste dans le sens où c’étaient mes premiers interclubs sous les couleurs du Nantes Métropole Athlétisme. J’ai pris beaucoup de plaisir à défendre nos couleurs en dehors des Championnats de France. J’ai bien aimé le relais 4×100 m, l’ambiance et les différents échanges. Les interclubs, ça m’a permis de retrouver des disciplines qu’on n’a pas pratiqué depuis un certain temps. Au premier tour, je fais une performance encourageante sachant que j’ai eu ma petite mésaventure avec la piste qui était un peu trop courte pour moi. J’ai pu faire 7,57 m. Ce qui est pas mal. Sur 100 m j’ai fait 2ème, j’aurais préféré gagner. Le 4×100 m était bien.
Au second tour, malheureusement, j’étais blessé. Je me suis fait mal au début de la semaine en faisant du vélo. Je n’ai pas pu m’entraîner de la semaine pour cette échéance. Heureusement que c’était dimanche sinon je n’aurais rien pu faire mis à part le poids. J’ai essayé de grappiller des points en longueur. J’ai fait un saut à 7,16 m à la longueur et un lancer à 13,30 m au poids. J’ai donné un peu de ma voix pour encourager les collègues. Je suis très content d’avoir pu participer, même si personnellement, j’aurais préféré être en pleine possession de mes moyens pour sauter un peu plus loin. Vivement l’année prochaine pour la revanche.
— Une possible reconversion au lancer du poids ?
Peut-être quand j’aurais fini ma carrière, on ne sait jamais ! Comme je disais, j’ai commencé ma carrière par les épreuves combinées donc j’ai les bases du poids. Je me suis entraîné rapidement cette semaine parce que reprendre un poids de 7kg dans la main, ce n’est pas facile. Pour le lancer, c’est le coach de Simon Deschamps, Samuel, qui m’a conseillé. Merci à mes anciens coachs qui m’ont inculqué les bases et les valeurs du lancer.
— Quel est ton programme pour cet été ?
Samedi 28 mai, je vais aux Sables-d’Olonne pour la longueur et peut-être un 100 m. Je repars le mercredi 1er juin pour les Championnats d’Afrique puisque je viens de La Réunion. Comme la compétition s’organise à l’île Maurice, nous avons réussi à obtenir une dérogation, de manière que je puisse défendre les couleurs de La Réunion pour les Jeux des Îles qui se dérouleront l’année prochaine. Il y aura du très bon niveau, je vais pouvoir profiter de cette nouvelle adversité. Ensuite, je reviendrai pour faire une compétition, soit le 16 juin à Copenhague, soit le 18 juin en Finlande. C’est l’un ou l’autre. Bien sûr, il y a les Championnats de France Élite du 24 au 26 juin où ça va être compliqué mais il faudra gagner. Ensuite, on verra en fonction de mes résultats. Il y a d’autres compétitions comme le Meeting de Nancy, celui de Cork en Irlande et un autre en Italie. Beaucoup de compétitions avec pour objectif les Championnats d’Europe mi-août à Munich. Les Championnats du Monde, c’est un peu loin pour l’instant. C’est bien de l’avoir en tête mais les Championnats d’Europe, c’est un peu plus accessible.
— As-tu un objectif métrique précis sur la longueur cette saison ?
Oui, ça fait longtemps que je n’ai pas sauté à 8 mètres. J’aimerai bien les atteindre. Honnêtement, moi, je suis parfois trop sévère avec moi-même. Cette année, ça fait longtemps que je n’ai pas eu certaines sensations que je retrouve justement. Je pense que cette année, ça devrait bien se passer, je le sens mieux.
— As-tu un petit rituel avant les compétitions ?
Si j’ai une grosse compétition le week-end, le lundi, il faut que je mange n’importe quoi. J’adore manger, c’est mon péché mignon. Je suis assez puissant naturellement mais je suis un peu lourd aussi donc j’essaie de faire des efforts. J’essaie de moins manger mais c’est frustrant. Je me dis que pour être bien dans sa tête et sauter loin, être au maximum de sa forme, le lundi je mange ce que je veux. Généralement c’est sushis à volonté. Ensuite, dans la compétition en elle-même, je me mets des petites bandes sur les poignets. Ça, c’est assez personnel, c’est contre le stress. Quand je mets ça, j’ai l’impression que le stress se bloque. J’ai l’impression que mon énergie sort de ces bandes, je me sens mieux avec. Voilà mes deux petits secrets.
— Quelle est ta semaine type à l’entraînement ?
Je m’entraine 6 à 7 fois par semaine. Généralement, une semaine type c’est : Lundi matin, séance de départ ou technique de course ; lundi après-midi, de la longueur ou un peu de sprint départ ; mardi c’est musculation ; mercredi, on fait technique de course, plots puis on finit par des courses d’élan de longueur pour transposer ce qu’on a fait avec les plots ; jeudi, c’est haltérophilie et aérobie mais je n’aime pas trop courir au-dessus de 200 m ; vendredi, on fait sprint 1080, c’est du sprint avec de la résistance ; samedi c’est lactique, c’est la pire journée de la semaine. J’y vais à reculons et je n’aime vraiment pas ça.
— Que penses-tu du de l’Action « Paris Horizon 2024 » ?
C’est un projet ambitieux dans le sens où on regroupe des partenaires, des collectivités. Le club, les dirigeants, les salariés, les bénévoles, se mobilisent pour quelques athlètes qui ont un fort potentiel. Le dispositif motive les athlètes parce qu’on sait qu’on n’est pas tout seul. Il y a des personnes qu’on ne côtoie pas, notamment les partenaires et qui croient en nous. Le dispositif se matérialise par des aides financières ou diverses prestations. Ça fait du bien en tant qu’athlète de se sentir aidé, poussé et soutenu. Ça nous soulage d’un certain poids. C’est Paris 2024, on est en France et on a cœur d’y être, de bien figurer. Faire les Championnats d’Europe, c’est déjà commencer à rendre aux personnes qui te soutiennent. Essayer de montrer que leur aide, leur soutien, nous pousse déjà à faire de grandes choses. Ensemble, on peut aller encore un peu plus loin. Ils sont très importants pour nous.
— Penses-tu que toutes les conditions sont réunies, ici à Nantes, pour favoriser ta progression ?
On est vraiment très bien à Nantes. On a une piste en salle magnifique, ce qui n’est pas donné à tout le monde en France. Honnêtement, je suis vraiment très content. Lorsqu’il ne fait pas beau où qu’il fait froid, on n’est pas obligé d’aller dehors. Je trouve que les conditions sont bien réunies, on a une bonne salle de musculation et on a des entraîneurs compétents. Comme je l’ai mentionné tout à l’heure, nous avons une 1080 Motion Sprint qui coûte très chère. On a tout ce qu’il faut, même un staff médical grâce à la ligue. J’ai de la chance d’être au Nantes Métropole Athlétisme. Nous avons également des partenaires pour le suivi diététique, pour les soins, notamment un podologue. Nantes est une grande ville et une petite ville en même temps, tout est bien desservi et on a régulièrement du beau temps. Il y a juste un inconvénient, c’est la piste extérieure. En tant que sauteur en longueur, le sautoir n’est pas du tout en bon état, heureusement qu’on a la salle. C’est le seul petit inconvénient mais à part ça, il n’y a rien à redire.
— Quelles relations entretiens-tu avec Richard Cursaz (CTS des Pays de la Loire) et Fabrice Ploquin, tes entraîneurs ?
Richard, je le connaissais de vue avant que j’arrive à Nantes. Quand je suis venu pour la première fois, j’ai parlé avec lui. Au départ, j’avais un peu d’aprioris sur lui. On a discuté quelques minutes et j’ai fait une vraie rencontre à ce moment. C’est une personne adorable, ambitieuse, dévouée et passionnée. J’aime vraiment le coach et l’homme. C’était une très bonne surprise. Il a un très bon relationnel, c’est quelqu’un ouvert d’esprit et c’est ce que j’apprécie le plus chez lui. Certains coachs sont très bornés. Avec Richard, si quelque chose ne me convient pas, on va discuter. S’il voit que mon point de vue a du sens, il ne va pas hésiter à changer sa séance, par exemple. L’adaptation est une qualité énorme chez un entraîneur. Je suis vraiment très content de travailler avec lui. Il m’a fait progresser sur plein d’aspects dont le plan technique. Fabrice, je lui avais déjà parlé. Il m’avait entraîné sur une compétition l’année dernière à Angers. Heureusement qu’il est là parce qu’il a un œil d’expert sur la longueur. Il est indispensable. Fabrice a de très bonnes facultés visuelles. Il voit très bien les petits défauts. Lui aussi est vraiment passionné. Il n’hésite pas à faire des retours à chaque fois, à donner de son temps libre pour discuter. Même s’il n’est pas censé être présent, il va essayer de se déplacer pour nous aider. C’est un très beau duo. Ils se complètent très bien.
— Tu as aujourd’hui 28 ans, qu’en est-il de ton projet professionnel ? Quel serait le métier de tes rêves ?
Moi, je peux travailler du lundi au vendredi mais la fin de semaine c’est compliqué. En tant que sportif de haut niveau, j’ai des contraintes avec les entraînements, les stages et les compétitions. Pour l’instant, je n’ai pas eu de retour pour mon projet professionnel. Un métier de rêve pour moi, c’est directeur sportif ou directeur de la communication au Paris Saint-Germain. J’adore le PSG, je porte les couleurs du club presque tous les jours. Bien sûr, j’ai fait des études dans la communication donc j’aimerais travailler dans ce que j’ai étudié, ce serait bien. Je ne suis pas un grand fan de l’école. J’ai beaucoup travaillé jusqu’au master et j’aimerais bien avoir un retour sur investissement. Dans mes lieux de stage, j’ai eu l’occasion de faire de l’événementiel sportif et j’adore ça. Honnêtement, je suis quelqu’un de très ouvert. Il y a deux ans, je me suis découvert une passion pour la mode. J’avais essayé de contacter la marque Kappa pour avoir un partenariat avec eux. Je voulais faire une collaboration pour des chaussures ou des vêtements. C’est toujours un objectif. J’aimerais bien faire quelque chose comme ça parce que j’aime vraiment la mode. J’aime beaucoup la psychologie aussi. J’ai plein de projets en tête.
— Quelle a été ta réaction lorsque tu as été sélectionné pour la première fois en Équipe de France en 2018 ?
J’ai ressenti une immense fierté. J’ai eu beaucoup de mésaventures dans ma jeunesse, des sélections qu’on ne m’a pas donné ou que j’ai raté parce que j’étais blessé. Mon premier mot c’était « enfin » et un sourire qui est resté tout l’été. J’étais super content car j’allais enfin pouvoir avoir ce petit maillot bleu, blanc et rouge avec écrit « France » dessus. Je pense que c’est le rêve de tout sportif de revêtir l’uniforme de son pays, peu importe la nationalité. On veut tous faire partie de l’équipe nationale. En 2018, c’étaient les Jeux Méditerranéens et je fais une médaille là-bas. Puis je fais les Championnats d’Europe. Je n’avais pas fait les minimas mais je n’étais pas loin. Je me disais que j’allais passer mais je n’étais pas sûr. La liste complémentaire n’était pas encore sortie et ma famille était venue à Paris pour l’occasion. Nous sommes sortis de l’appartement pour aller voir la Tour Eiffel. Nous étions dans le métro et à ce moment, je me suis dit, il faut que je regarde la liste. On arrive dans le métro, la liste était sortie. Je clique et là je vois ma tête. J’ai crié dans le métro, j’étais super content, c’était l’extase. Pour le coup, faire un grand championnat avec l’Équipe de France, c’était top.
— Les Jeux olympiques de Paris en 2024, est-ce que tu y penses ?
Je n’y pense pas tous les jours mais on est obligé d’y penser parce que le temps passe très vite. J’ai l’impression que je suis arrivé à Nantes hier alors que la saison est presque finie. Les Jeux Olympiques arrivent très vite. J’y pense parce qu’on est dans un sport de performance et que pour y aller c’est du très haut niveau. Tous les jours, à l’entraînement, tu dois repousser tes limites pour être performant. On y pense presque tout le temps à l’entraînement, surtout quand tu as un coup de mou ou que tu dois faire les lactiques. Tu te dis que c’est pour la bonne cause.
— Quel est ton plus grand rêve en tant qu’athlète ?
Les Jeux Olympiques, je ne suis pas passé très loin l’année dernière. Si les Jeux avaient été en 2020, j’y serais allé car j’étais le seul sauteur en longueur à être dans le top 20 mondial sans avoir fait les minimas. Comme ça a été décalé d’un an, j’étais toujours dans la présélection. Il fallait que je valide un saut près de 8 mètres et j’ai fait 7,83 m. Ce n’est pas mauvais mais ça n’a pas suffi. C’était une déception, alors le rêve c’est justement d’y arriver. Je ne veux pas seulement y aller mais bien sûr performer parce que j’ai déjà 28 ans. Aux prochains Jeux Olympiques, j’aurais 34 ans, je ne sais pas si j’y arriverai. C’est possible, il y a beaucoup d’athlètes qui ont plus de 30 ans et qui y participent.
— Quel est ton plus beau souvenir depuis que tu as commencé l’athlétisme ?
Ce sont les Jeux Méditerranéens puisque c’est ma première sélection et ma première médaille. Ma 3ème place aux Championnats NCAA américain aussi, parce que c’est une des plus grosses compétitions en termes de niveau. Je finis derrière des très gros sauteurs dont JuVaughn Harrison. Puis il y a aussi ma médaille d’argent aux Championnats du Monde Universitaire. Ces trois événements sont mes plus beaux souvenirs.
— Si tu avais un message à adresser à ton Club du NMA, quel serait-il ?
Merci de m’avoir accueilli, merci de croire en moi car, comme je l’ai dit, dans la période où c’était compliqué pour moi, il y avait des gens comme Jean-Yves Le Priellec, qui m’ont accordé leur confiance. Ils croyaient en moi et au projet Horizon Paris 2024. Merci de me soutenir, de me pousser à chaque fois, dans les bons comme dans les mauvais moments. Un soutien sans faille, continuez d’être comme vous êtes.
Propos recueillis par Félix Desile et Pauline Salmon
Crédits photos : @nmathle