Au cours de Championnats de France Elite à Albi marqués par la médaille d’argent de Laura Valette sur 100 m haies et le bronze de Jean-Pierre Bertrand à la longueur, Agnès Raharolahy a vu le podium lui échapper de peu sur 400 m. Récit.

Si son objectif était de monter sur la plus haute marche du podium, Laura Valette repartira du Tarn avec une magnifique médaille d’argent. Impressionnante entre les haies, la sociétaire du NMA a vu la médaille tant convoitée s’envoler sur le sixième obstacle, qu’elle a malheureusement heurté. Sans cela, le titre national était envisageable. Dur à digérer, tant la première place (13″04), était à sa portée. Après un départ timide et malgré cet incident de course, elle a remis un coup d’accélérateur en fin de parcours pour monter sur la boîte. Elle échoue finalement à six centièmes de la gagnante (13″10) : « Je fais une faute à la sixième haie mais je reste dans ma course. Ce n’est pas ce que je venais chercher. Lors d’une finale, on ne peut pas être très content d’une deuxième place ».

Heureuse tout de même de cette breloque d’argent, la spécialiste des haies hautes voulait descendre le chrono : « C’est décevant, j’ai déjà fait 13″08 dans ma saison (Meeting de Montreuil). C’est fatiguant de faire des courses comme ça parce que je sais que je peux aller plus vite. Maintenant ce sont les règles des haies, dès qu’on touche les obstacles, on perd de précieux centièmes ». La championne olympique de la jeunesse en 2014 sera dès mardi 17 juillet au Meeting de Sotteville-lès-Rouen. Avec l’envie de concrétiser chronométriquement sa grande forme : « On va repartir sur un cycle de deux semaines de travail pour faire descendre le chrono. Je vais en parler avec Richard (Cursaz) mais je pense que je ferai un one shoot pour faire les minima pour Berlin au Meeting de Sotteville ».

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Jean-Pierre Bertrand sur le podium…

Ça devient une bonne habitude pour Jean-Pierre Bertrand. Médaillé lors des trois derniers concours des Championnats de France auxquels il s’est présenté, l’athlète du NMA continue sur sa lancée. En effet, après l’or à Angers en 2016, le bronze à Marseille en 2017 et bronze à Liévin cet hiver, le pensionnaire de l’INSEP monte sur la troisième marche du podium à Albi : « Je suis satisfait de cette médaille ! La saison a été un peu compliquée avec une stagnation entre 7,60 et 7,70 m. Aujourd’hui (dimanche) j’ai pu répondre présent à 7,90 m et plus. Ça devient de plus en plus facile de refaire une performance aux alentours des 8 mètres ».

Dans le bac à sable du Stadium d’Albi, il monte en puissance et son premier saut à 7,91 m a donné le ton. Sa deuxième tentative est mesuré cinq centimètres plus loin (7,96 m) mais il n’ira pas au-delà. Son troisième bond aurait pu l’amener loin. Très loin. Un bond aux alentours de 8,10 m mais mordu d’un rien : «  Un saut mordu est un saut qui ne compte pas » relativise le protégé de Robert Emmiyan. « Je suis monté en puissance et sur le quatrième essai j’ai la jambe arrière qui plante dans le sable et la rotule qui twiste un peu. A partir de là, j’ai préféré faire l’impasse sur le cinquième bond ».

On le sait, Jean-Pierre Bertrand est un sauteur en vitesse (10″43 au 100 m). Alors son choix en début de semaine dernière, en concertation avec son coach, de changer de course d’élan en intégrant notamment un pré-élan, a été le bon : « C’était une grosse prise de risque. Il voyait que j’étais plus à l’aise sur ce type de course là et il a choisi de me faire confiance. Je suis content de lui prouver que, même si je n’ai pas atteint les 8 mètres, il y a quelque chose qui se met en place ». La suite de la saison ? « Je vais voir pour les différents meetings parce que j’ai une gêne au niveau du genou. Je vais tout d’abord commencer par prendre le temps de me soigner ».

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…Agnès Raharolahy juste à côté

Agnès Raharolahy va-t-elle finir la reine des médailles en chocolat ? Dimanche elle a décroché pour la quatrième fois consécutive, la quatrième place du 400 m lors de la finale des Championnats de France Elite, malgré une prestation convaincante. Pas idéalement placée au couloir 8, en aveugle, la double championne d’Europe est bien partie mais n’a pas eu les ressources nécessaires dans la dernière ligne droite pour se mêler à la bagarre sur le podium, et réalise 53″02 : « Bon va peut-être falloir que j’annule mon abonnement à la 4ème place, le chocolat c’est bon mais je vais finir par faire une indigestion » a-t-elle réagi avec humour sur les réseaux sociaux. Point (très) positif : quatrième donc à Albi et quatrième française la plus rapide de l’été au bilan (52″60 à Forbach), elle devrait logiquement être titulaire au sein du relais 4×400 m aux Championnats d’Europe de Berlin.

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Les Nantais répondent présent

Comme souvent en championnat de France, les séries du 800 m sont gagnées par les meilleurs tacticiens. 2018 n’aura pas changé la règle. Dans la série la plus relevée des trois, avec la présence du champion du monde Pierre-Ambroise Bosse, Dimitri Pasquereau a pris ses responsabilités dès les premiers mètres de la course. Passant en tête à la mi-course aux alentours des 54 secondes, le champion de France Elite en salle en 2016 a coincé dans la dernière ligne droite et doit se contenter de la cinquième place dans le chrono anecdotique de 1’50″93.

Quatrième de sa demi-finale en 58″89, Audrey Nkamsao n’a pas démérité et s’est mêlée à la bagarre pour une place en finale jusqu’au dernier obstacle, et ne pourra pas nourrir de regret. Extrêmement émue à l’arrivée, elle n’a pas été aussi vite depuis 2015 (58″17). Il lui aurait fallu améliorer ce record pour intégrer le top 8. Satisfactions pour les hurdleuses nantaises Chloé Fagon (13″98) et Mathilde Coquillaud-Salomon (13″80) qui se classent respectivement sixième et septième de leur demi-finale, après avoir été solides en séries.

Toujours sur les hautes hautes mais chez les hommes, Marvin Pistol a trouvé les ressources mentales et physiques pour rebondir après une blessure au pied survenue lors du second tour Interclubs à Grenoble mi-mai. Engagé dans une course contre la montre à l’entraînement, le protégé de Richard Cursaz (CTS Pays de la Loire) a remporté sa série avec panache (14″09) et a atteint les demi-finales. Et ça, c’est déjà une victoire pour le vice-champion de France en salle cet hiver. La finale n’aurait été qu’un bonus. Impensable il y a encore quelques semaines. Une excellente mise en jambe avant les Championnats de France espoirs à Niort où il avait décroché la médaille d’argent l’année dernière.

La compétition a permis à des jeunes athlètes de la cité des Ducs de se mettre en évidence. Dans un 5000 m avec des noms bien connus des pistes hexagonales, Clément Leduc n’a pas trouvé la clef pour s’exprimer et termine seizième en 14’40″45 : « Je m’attendais à une course tactique où j’aurai peut être eu plus de chances de tirer mon épingle du jeu. Je n’étais pas prêt à faire un 5000 m au train et c’est ce qui s’est passé, un étranger a fait partir la course sur un train très rapide dès le début, je n’ai pas été capable de suivre et ça ne s’est pas arrangé avec le temps ». S’il a déjà en ligne de mire les France espoirs ce week-end à Niort sur 5000 m, le champion d’Europe juniors de cross par équipe aura à cœur de se reprendre.

Même constat pour Victoire Gredin-Bour qui réalise un superbe parcours en se hissant jusqu’en demi-finale du 100 m (12″09 en séries et 12″13 en demi-finale). Un beau résultat pour la cadette de la délégation nantaise, dont l’objectif majeur cette saison se trouve également à Niort. Cette première expérience dans un grand rendez-vous national lui sera largement profitable dans sa progression.

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Crédit photo : Nantes Métropole Athlétisme