À Miramas, Jean-Pierre Bertrand est sacré champion de France Elite en salle à la longueur avec 8,04 m, assurant son billet pour l’Euro de Glasgow (1-3 mars). Le Nantais devrait retrouver Agnès Raharolahy en Ecosse qui prend une superbe deuxième place sur 400 m en 52″57, record personnel pulvérisé.

Il est de retour. La dernière cape eu Bleu de Jean-Pierre Bertrand remonte au 19 juillet 2010 et les Championnats du Monde juniors à Moncton (Canada). Débarrassé des minima pour les Europe de Glasgow (1-3 mars) avec 7,97 m à Eaubonne il y a deux semaines, « JP » était venu à Miramas pour une répétition des qualifications qui l’attend dans quinze jours. Après avoir mordu son premier essai, il s’est remis dans le droit chemin avec un envol à 8,04 m, soit neuf centimètres au dessus du standard demandé pour être du déplacement en Ecosse. Le pensionnaire de l’INSEP a assommé la concurrence, reléguant au final son dauphin à 33 centimètres. Le sauteur en longueur français réalise ensuite un troisième saut mesuré à 7,91 m mais a préféré stopper son concours plutôt que de puiser dans ses réserves alors que le rendez-vous continental approche : « J’aurais pu aller chercher plus loin parce que je me sentais bien aujourd’hui. Mais j’ai préféré arrêter après trois essais, parce que je voulais vraiment ne rien risquer. C’est très intéressant pour moi, parce que je monte en puissance depuis le début de l’hiver. Cela donne de bonnes bases pour Glasgow. Il y a neuf ans que je n’ai pas connu un grand championnat, donc j’y vais avec beaucoup d’émotion mais aussi des ambitions ». Pour la quatrième année consécutive, le NMA repart du rendez-vous national en salle avec au moins une médaille d’or : Dimitri Pasquerau (800 m en 2016), Agnès Raharolahy (400 m en 2017), Laura Valette (60 m haies en 2018).

 

Agnès Raharolahy, l’argent qui vaut de l’or

Il n’a pas manqué grand-chose à Agnès Raharolahy, deuxième du 400 m en 52″57, pour s’offrir la plus belle des médailles. A l’issue du premier tour, un trio en forme de podium se dessine, composé dans l’ordre d’Amandine Brossier, Déborah Sananes et de la sociétaire du NMA. Bien calé dans leur foulée, Agnès Raharolahy accélère dans la ligne droite opposée, ce qui lui permet de doubler Brossier à l’entrée du dernier virage et de partir à l’assaut de Sananes. Au coude à coude, la protégée d’Emmannuel Huruguen s’arrache jusqu’au bout et on semble voir la Nantaise proche de couper la ligne en tête. Finalement, quatre petits centièmes séparent Agnès Raharolahy (52″57) de Déborah Sananes (52″53). La sprinteuse ligérienne n’était pourtant pas effondrée à l’arrivée, et trouvait même beaucoup de motifs de satisfactions : « Vraiment super contente de mon week-end. Tous les objectifs que je m’étais fixés ont été plus que remplis. Qualif individuelle, record personnel explosé, on pourrait penser que la médaille d’argent me laisse un goût amer, mais pas du tout, ça aurait forcément été un petit bonus, mais je suis très très contente pour Deborah et elle le mérite amplement ! ». Elle fait voler en éclats son record personnel de 52″97 établi il y a deux ans à Bordeaux lors de son titre national en salle et réalise largement les minima pour l’Euro de Glasgow (53″00). C’est ce qu’on appelle faire le job.

 

Laura Valette n’a pu s’exprimer

Les Championnats de France Elite en salle de Laura Valette se sont achevés prématurément, dimanche à Miramas. La Nantaise, qui visait à minima un podium, a échoué dès les séries. L’issue est cruelle pour l’athlète de Richard Cursaz (CTS Pays de la Loire), qui débarquait gonflée à bloc après être restée inactive tout au long de l’hiver. « La faute » : avoir décollé ses pieds du starting-block quelques dixièmes de secondes trop tôt (0,59″). Les règles en athlétisme sont strictes : un faux-départ est immédiatement sanctionné par une disqualification. Image triste que celle de Laura Valette quittant la piste les larmes aux yeux. Cruel pour la hurdleuse, 22 ans samedi, tenante du titre en 2018, qui n’a pas pu franchir la moindre haie dans les Bouches-du-Rhônes. Les courses en ligne droite n’ont pas souri, tant aux femmes qu’aux hommes, avec une avalanche de disqualifications. Laura Valette reviendra cet été avec la ferme intention de monter toute sa valeur.

Toujours sur les haies hautes, Chloé Fagon n’est pas parvenue à se qualifier pour la finale. Elle termine quatrième de sa série en 8″41 (record à 8″34). Pas de regrets pour la Nantaise, la dernière repêchée au temps a couru en 8″33. 

Pour sa première compétition nationale chez les grands, William Reppert termine à une excellente cinquième place en finale avec un chrono de 6″77, record personnel égalé. Très prometteur.

Enfin, pourtant vainqueur de sa série en 47″90, Fethi Benchaa doit se contenter du septième chrono général, à six centièmes du sixième et dernier qualifié pour la finale.

Crédit photo : Nantes Métropole Athlétisme