Chaque semaine, on part à la rencontre de ces hommes et femmes de l’ombre qui font grandir le club un peu plus chaque jour. Le vainqueur du Marathon de Nantes 2003 Yves Guéras, entraîneur au Nantes Métropole Athlétisme, se prête au jeu de l’interview.

 

 Yves, peux-tu nous expliquer ton parcours, pourquoi es-tu devenu entraîneur ?

J’ai débuté l’athlétisme sur le tard à 22 ans en 2000. Je me suis tout de suite dirigé sur le demi-fond et le hors stade, ce qui correspondait à mes qualités. J’ai rapidement donné un coup de main en tant qu’entraîneur bénévole à l’ACC avec les poussins, benjamins et minimes en m’orientant rapidement sur l’entraînement du groupe demi-fond. Etant passionné et souhaitant progresser, j’ai suivi les formations fédérales et passé mon brevet d’Etat. Je suis entraîneur salarié du club depuis 2011, ce qui est une vraie chance lorsque l’on est passionné, sachant que les places sont peu nombreuses.

 

 Quelles disciplines et catégories entraînes-tu ?

J’entraîne actuellement sur deux clubs : La Chapelle sur Erdre ainsi que le Carquefou AC. J’ai la responsabilité des éveils, des benjamins dont je suis le coordinateur au NMA, les minimes, le demi-fond/cross et le hors stade. Depuis 3 ans je m’occupe avec Boris Daviaud du club entreprise que nous sommes en train de développer en créant actuellement une cinquième section au NMA avec le Nantes Réseau Sport (NRS).

 

— Quelle est ta définition d’un entraîneur ?

Pour moi un entraîneur doit pouvoir s’adapter aux athlètes qui viennent d’environnements très divers et qui n’ont pas tous les mêmes attentes. Il faut avoir une approche adaptée à chaque personne. Il faut savoir être à l’écoute mais également être capable de se remettre en cause. Comme les athlètes, un entraîneur doit toujours avoir l’envie de progresser. 

 

— Quelles sont les qualités nécessaires pour être entraîneur ?

Aimer le contact, l’échange, savoir transmettre notre passion.

 

.ʻʻ  La motivation est très importante dans la réussite ʼʼ

 

— Qu’est-ce t’énerve et qui te plaît le plus dans ta fonction ?

Le manque d’implication de certains parents chez les jeunes catégories avec leurs enfants. Ayant des enfants, c’est pour moi un plaisir de les accompagner dans leurs activités mais ce n’est visiblement pas le cas pour tout le monde, on vit de plus en plus dans une société de consommateurs. Ce que j’aime dans ma fonction est de voir mes athlètes heureux de réussir et constater que ce qui est mis en place fonctionne. 

 

— Les méthodes d’entraînement changent-elles avec le temps ? Faut-il s’adapter aux nouvelles générations ?

Comme évoqué, il est important de savoir se remettre en cause, cela permet de ne pas tomber dans la routine. Je ne fais plus les mêmes choses qu’il y a 10 ans même si la base reste la même. Il faut savoir évoluer, surtout quand on a un groupe d’athlètes depuis des années, la motivation est très importante dans la réussite et cela passe par un peu de changement tout en respectant les fondamentaux.

 

— Faut-il être un athlète expérimenté pour être un bon entraîneur ?

Je ne pense pas, quel que soit le sport il y a beaucoup de très bons entraîneurs qui n’étaient pas les meilleurs dans leur discipline. Et à l’inverse de très bons sportifs ne font pas les meilleurs coachs.

 

— Quelle est ta relation avec les athlètes ?

Cela dépend des groupes et des catégories d’entraînement. Etant encore pratiquant, j’ai une relation différente avec le groupe demi-fond/hors stade du fait que je partage également des courses avec eux. Il faut dans ce cas trouver la bonne limite entre entraîneurs et athlètes ce qui n’est pas toujours évident.

 

.ʻʻ  L’envie de découvrir, progresser ʼʼ

 

— Comment un entraîneur gère-t-il les différences de niveaux des athlètes au sein d’un même groupe ?

Tout dépend des spécialités. Dans mon cas sur le demi-fond/hors stade, nous faisons des groupes de niveau avec un référent pour chaque groupe, cela permet d’avoir une bonne homogénéité. En règle générale, cela se passe assez facilement avec les plus grands. C’est plus compliqué dans les jeunes catégories avec des différences de niveaux importantes qui sont plus compliquées à gérer avec des groupes importants. De même chez les jeunes, tous n’ont pas la même implication ce qui peut freiner les plus motivés.

 

— As-tu un modèle d’entraîneur, dans l’athlétisme ou dans un autre sport ?

Non je n’ai pas un entraîneur modèle en particulier.

 

— Quel est ton plus beau souvenir ?

Mon plus beau souvenir est la victoire au régional de cross cadet de Sylvain Quirion (il y a pas mal d’années déjà). Je débutais en tant que coach demi-fond et voir sa satisfaction après sa victoire m’a procuré plus de plaisir que lorsque je courrais à titre personnel. 

 

— Un mot pour les jeunes qui souhaitent s’inscrire à l’athlétisme ?

Ayez l’envie de découvrir, progresser, quelque soit votre niveau.

 

Propos recueillis par Lucie Boquien pour www.nmathle.fr