Le week-end aura été fructueux pour les sociétaires du Nantes Métropole Athlétisme et ils étaient nombreux sur le pont en quête de performances. Avec quatre victoires individuelles (Dimitri Pasquereau, Ugo Martin, Loanne Raingeard et Lomane Mesnil), les nantais ont fait vibrer les spectateurs du Parc de la Chantrerie totalement acquis à leur cause. Récit d’une belle journée de cross.

En tout début de programme, le spécialiste du 800 m, Dimitri Pasquereau a montré la voie à suivre à ses camarades du NMA. Qu’on se le dise, le champion de France Élite indoor en 2016 est très fort en ce mois de novembre. Sur la lancée de sa belle saison, ponctuée par un record personnel sur la distance (1’47″74), il remporte sans souci le cross court. Arrivé au Parc de la Chantrerie avec une énorme pancarte de favori dans le dos, il a tenu son rang : « Je ne savais pas trop où je mettais les pieds parce que c’est mon premier cross depuis un moment. C’est parti assez vite et j’ai essayé de mettre mon rythme, je voulais voir ce qui se passait sur la moyenne boucle et faire la grande boucle le mieux possible ». Crédité en 11’29 sur 3455 m, ça n’aurait pas fait pâle figure sur le tartan.

Plus habitué au cross long, Corentin Lavergne coupe la ligne d’arrivée en deuxième position mais il aura magnifiquement contrarié les plans de son compatriote de club : « Dès le début, je me suis dit qu’il ne fallait pas le lâcher et peut-être que j’arriverais à le faire douter. Dimitri a tenu un rythme soutenu et régulier tout le long de la course, je voyais l’écart se créer ». Parmi les autres résultats, on soulignera le quatrième et le septième rang de Jérémie Gaiffe et de Nicolas Chagnas. Au regard de ces prestations, vous l’avez bien compris, le quatuor s’empare du classement par équipe.

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Large victoire d’Ugo Martin et de Lomane Mesnil

Certain de sa force après une bonne rentrée lors du Cross d’Allonnes, Ugo Martin, dans une course commune avec les juniors prenait de l’avance dès les premiers kilomètres sur ses poursuivants, s’offrant à maintes reprises le luxe de taper dans les mains des spectateurs conquis à sa cause : « Les sensations étaient bonnes, la stratégie de course c’était de suivre les juniors et de tout donner. Juste avant l’arrivée, je voyais que j’étais seul en tête (les juniors avaient une moyenne boucle de plus) et c’est à ce moment-là que j’ai compris que j’allais gagner ». Inspiré par leur brillant coéquipier, les cadets ont réalisé un joli tir groupé autour de la vingtième place avec Gaëtan Peygourdi (6e), Guillaume Huchet (16e) et Théo Jobard (28e).

Avec quatre benjamines dans les douze premières, l’équipe remporte le Graal : Lya Mahé (4e), Adèle Gracia (8e), Jeanne Paques (11e) et Loïse Dugue (12e). Même réussite chez les cadettes : Anaïs Miclo (5e), Margaux Dubois (11e), Alice Albouy (13e), Alice Filatre (15e). Autres satisfactions côté jeune, Loanne Raingeard, Lisa Boss et Faustine Dorison remportent les trois premières places des poussines et réalisent ainsi un magnifique triplé. On retiendra évidemment la troisième place de Louison Negrel chez les benjamins et la quatrième place de Baptiste Binelli en juniors.

Le clan nantais enregistre une quatrième et dernière victoire et c’est du côté des minimes filles qu’il faut aller la chercher. Avec une impressionnante facilité, Lomane Mesnil a construit son succès à l’entame de la grande boucle, d’où elle sortait avec une bonne longueur d’avance. Elle a tant dominé son sujet qu’il a fallu attendre 30 secondes pour voir sa dauphine en terminer : « Au début je me suis dit qu’il fallait que je me mette derrière une athlète pour que ça soit plus simple et comme le rythme était assez lent j’ai pris la course à mon compte ». Dans la même épreuve, Léa Dorso décroche la médaille de bronze. Grâce à Chloé Duval (6e) et à Esther Cheneviere (8e), l’équipe a une fois de plus montré qu’elle avait des individualités de qualité.

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Yves Guéras et Julie Lerat abonnés au podium

La course masters hommes réservait son lot de suspense avec comme on pouvait s’y attendre un duel présidentiel entre Noamen Ksouda et Yves Guéras. Après le rythme de sénateurs des 8 premiers kilomètres, le temps était venu de lancer les hostilités pour le binôme, impatients d’en découdre, de rentrer dans le vif du sujet. Pour la victoire, le fondeur de l’ASC Saint-Barthélémy résistait jusqu’au bout au retour d’Yves Guéras qui semblait pourtant l’espace d’un instant être capable de le doubler mais il a manqué quelques mètres au vainqueur du marathon de Nantes en 2003 pour se parer du plus précieux métal : « Je suis satisfait de cette deuxième place, c’est une course où je me suis fait plaisir, c’est toujours sympa de se retrouver devant. Avec Noamen, on a beaucoup réfléchi par rapport à l’autre. On a toujours des petits regrets après la course où on se dit « tiens à ce moment-là j’aurais peut-être dû attaquer » mais c’est toujours plus facile après que pendant (rires) ».

« Il ne faut rien lâcher tant que l’on a pas franchi la ligne d’arrivée ». Cette affirmation se concrétise à nouveau avec Julie Lerat qui, au terme d’un sprint magistral avec Maïwenn Le Corre (NEC), s’octroie la troisième place de l’épreuve féminine. La médaillée d’argent national sur 3000 m steeple l’été dernier a eu l’intelligence de ne pas se brûler les ailes, en ne suivant pas le duo de tête qui était au-dessus du lot : « C’est parti très vite mais je me suis placée derrière les deux concurrentes, je savais qu’à la fin la troisième place se jouerait entre Maïwenn et moi. A un kilomètre de l’arrivée j’ai eu un petit coup de mou et je me suis battue pour conserver ma place sur le podium. Je voyais que ça revenait et ça s’est joué sur le fil ». L’athlète entrainée par Patrice Moysan est omniprésente sur les podiums des compétitions départementales depuis septembre, toutes surfaces confondues. Prometteur. Belle opération pour Marine Le Guilloux, qui toujours placée et quelquefois gagnante, termine en cinquième position. Avec Manon Gérard (8e) et Frédérique Joussemet (12e), elles se classent à la première place par équipe.

Enfin, chez les messieurs, Olivier Fremy se classe quatrième, un rang devant David Chiffoleau. Anthony Gauthier, dix-septième, et Vincent Barbeau, vingt-cinquième, ont également partagé le bonheur de la breloque d’argent.

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Championnats départementaux des lancers longs hivernaux :

Du côté des Championnats départementaux des lancers longs Hivernaux, les 12 athlètes du NMA présents ont tenu leur rang en remportant 4 titres. Apparemment, lancer le javelot pour Thomas Clément, c’est comme le vélo, ça s’oublie pas. Après plus d’un an et demi sans la moindre compétition en raison d’obligations scolaires, il monte sur la troisième marche du podium, réalisant un jet à plus de 50 mètres (50,17 m) dans le ciel de Saint-Julien de Concelles. L’étudiant en école d’ingénieur devrait rapidement mettre en danger son record personnel (55,28 m en 2016). En ressortant de la cage du marteau avec un ultime lancer à 45,06 m, Maxime Sauton remporte le concours. Toujours au marteau, on soulignera les 35,70 m de Léana Demy (juniors) et les 31,88 m de Léonie Jousselin (minimes) ainsi que les 45,25 m d’Adam Guiffard au javelot juniors. En minimes garçons, Alexandre Bourguignon réalise le doublé javelot (40,13 m) et disque (29,69 m). « C’est correct mais il va falloir continuer à travailler » explique Boris Daviaud, référent des lancers.

Après un concours de rentrée intéressant à la perche (3,47 m), Noémie Dambry monte en puissance lors des championnats de conférence universitaire à Rennes en franchissant une barre placée à 3,60 m. Depuis son arrivée dans la cité des Ducs, la néo-nantaise ne fait que progresser.

Au Cross Sud-Ouest de Gujan-Mestras, support de sélection pour les Europe de Samorin, Margaux Conan était venue pour prendre de l’expérience et de la confiance et soi. Le but étant de préparer les prochaines échéances et notamment les différents championnats des labours qui commenceront début janvier. Dans cette adversité, l’internationale française a eu beaucoup de mal à s’exprimer mais n’a pas à rougir de sa performance avec une très honorable douzième place. Elle a été pénalisée par un départ très rapide des spécialistes sur ce parcours assez court (4100 m) : « Pointée autour de la 25e place à la fin de la petite boucle, elle a remonté progressivement dans la grande boucle » se félicite son coach Patrice Binelli. L’apprentissage du haut niveau passe obligatoirement par ce genre d’expérience.