Chaque semaine, on part à la rencontre de ces hommes et femmes de l’ombre qui font grandir le club un peu plus chaque jour. C’est au tour de Thomas Santi, entraîneur au Nantes Métropole Athlétisme, de se prêter au jeu des questions/réponses.

 

Thomas, peux-tu nous expliquer ton parcours, pourquoi es-tu devenu entraîneur ?

Pour mon parcours, j’ai fait mes études au STAPS afin de devenir coach sportif. Pour ce qui est de l’entraînement en athlétisme, j’ai commencé par les Eveils Athlé et les Poussins au Stade Nantais AC en 2013, mais simplement dans le but d’apporter mon aide au club pour l’encadrement des plus petits. Je suis ensuite devenu entraîneur dans un premier temps car l’entraîneur des minimes avait pris la décision d’arrêter. Je ne savais pas encore ce que c’était vraiment d’être coach mais c’était comme une suite logique pour moi. En fin de saison, j’ai pris la décision de continuer et de prendre le groupe des sprinteurs (l’entraîneur partait cette année-là) du fait que certains athlètes m’ont montré leur confiance, leur détermination, et j’ai voulu m’investir pleinement dans leur projet.

 

 Quelles disciplines et catégories entraînes-tu ?

J’ai en charge les minimes (course, sauts, lancers) ainsi que le groupe sprint (100-200-400-400 m haies) de cadets à masters. Cela correspond à une soixantaine d’athlètes.

 

— Quelle est ta définition d’un entraîneur ?

Vaste question, un entraîneur est une personne qui a envie de transmettre des valeurs, une éthique, une passion, mais aussi sa vision de ce qu’est l’athlé, c’est-à-dire mettre en place une programmation, des séances et ce adapté à chaque athlète. Il ne faut pas oublier que l’entraîneur a un rôle d’éducateur.

 

— Quelles sont les qualités nécessaires pour être entraîneur ?

Il faut avant tout être à l’écoute des athlètes, puis être pédagogue, patient, déterminé. Et je dirais le plus important, être de bonne humeur en toute circonstance.  

 

.ʻʻ  On n’a pas besoin d’avoir été athlète de haut niveau pour être un bon entraîneur ʼʼ

 

— Qu’est-ce qui te plaît et t’énerve le plus dans ta fonction ?

Ce qui me plait le plus, sans hésitation, le contact avec les autres, les relations qu’on créé entre entraîneur et athlète. Ce qui m’énerve, le retard des athlètes ou lorsqu’ils ne viennent pas sans prévenir alors que la séance est prévue.

 

— Les méthodes d’entraînement changent-elles avec le temps ? Faut-il s’adapter aux nouvelles générations ?

Bien sûr qu’elles évoluent ! La science progresse, les techniques d’entraînements aussi ! Il faut être ouvert au changement, mais ne jamais s’éloigner de ce que l’on pense. Il ne faut pas adopter bêtement les nouvelles méthodes. On doit s’interroger dessus, voir si cela nous semble pertinent à mettre en place. Il faut constamment se remettre en question vis-à-vis des entraînements, s’ouvrir aux nouvelles choses mais sans se dénaturer.

 

— Faut-il être un athlète expérimenté pour être un bon entraîneur ?

Tout dépend de ce qu’on entend par expérimenté. On n’a pas besoin d’avoir été athlète de haut niveau pour être un bon entraîneur. Je pense tout de même qu’il faut avoir un vécu sportif pour être un entraîneur des plus complets, après l’expérience du terrain et les formations aideront l’entraîneur à progresser.

 

— Quelle est ta relation avec les athlètes ?

Je ne pense pas me tromper en disant Très Bonne ! J’essaye d’être un entraîneur complice avec les athlètes, à partager des moments, à connaître un peu leur vie. J’essaye de mettre en place plusieurs moments extra athlé tout au long de la saison, comme des restos, des activités sportives (laser game, canoë kayak…) afin de créer une vraie émulation de groupe.

 

.ʻʻ  L’athlétisme est un sport de dépassement de soi ʼʼ

 

— Comment un entraîneur gère-t-il les différences de niveaux des athlètes au sein d’un même groupe ?

Très bien. Il me semble important d’établir une bonne ambiance de groupe, un esprit de confiance, et d’être lucide avec chacun. Une fois que les athlètes sont conscients de leur propre niveau, et du niveau des autres, tout se passe bien. Il faut valoriser chaque athlète et s’investir équitablement pour chacun d’entre eux.

 

— As-tu un modèle d’entraîneur, dans l’athlétisme ou dans un autre sport ?

Je n’ai pas vraiment de modèle, mais certains m’ont inspiré ! Il y a deux films dont les coachs sont des exemples, l’un s’appelle « Coach Carter » et l’autre « Redemption ». Et sinon mon ancien coach, Pierre Yves Jeuland. Il est arrivé avec une approche différente, ça m’a énormément plut et je m’en inspire chaque saison.

 

— Quel est ton plus beau souvenir ?

Mon plus beau souvenir, difficile d’en choisir qu’un seul. Celui auquel je pense en premier date de décembre 2017. Cette saison, il y avait Lomane Mesnil en minimes qui faisait de très bon résultats en cross et au 1000 m, cela lui a valu une invitation pour le Cross International de Hyères ! On a donc fait le voyage, accompagné de sa maman. C’était pour moi la première fois que j’avais la chance d’accompagner une athlète sur un évènement particulier, avec une organisation impeccable autour des athlètes. On a savouré ce weekend, fait de très belles rencontres, et bien sûr Lomane a réalisé un très bon cross en prenant la quatrième place ! C’est de ces moments d’échanges, de lien avec les athlètes qu’on se forge les plus beaux souvenirs d’athlé.

 

— Un mot pour les jeunes qui souhaitent s’inscrire à l’athlétisme ?

L’athlétisme est un sport de dépassement de soi, où l’on peut se prouver à soi-même qu’on en est capable ! Et si ça ne suffit pas, tout simplement qu’on prend énormément de plaisir à pratiquer ce sport !

 

Propos recueillis par Lucie Boquien pour www.nmathle.fr