Rendez-vous avait été pris le jeudi 7 avril à 14h30, au Stadium métropolitain Pierre-Quinon. C’est là, dans l’enceinte nantaise, que Laura Valette s’entraîne presque quotidiennement dans le groupe d’entraînement de Richard Cursaz (CTS des Pays de la Loire). La hurdleuse de 24 ans, sélectionnée aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier, a accepté de se confier pendant près d’une heure sur sa saison écoulée, son expérience olympique, son été 2022 ainsi que sur les JO de Paris 2024.

— Laura, pour lancer cette interview, on va revenir sur ta saison 2021. Ta saison parle d’elle même avec quatre 100 m haies sous les 13 secondes dont deux courses en 12″87 (record personnel égalé). On se doute qu’il y a un sentiment mitigé mais à travers tout ça il y a surtout un cap qui a été passé. Quel regard portes-tu sur l’ensemble de ta saison ?

Je suis vraiment satisfaite de ma saison, comme tu l’as dit, il y a eu quatre chronos en dessous des 13 secondes. Je m’étais dit que j’arriverai vraiment à être dans le haut niveau le jour où j’arriverai à passer régulièrement sous les 13 secondes. C’est prometteur, ça me laisse espérer mieux pour la prochaine saison estivale. Néanmoins, forcément je suis une compétitrice donc ma deuxième place aux Championnats de France Elite à Angers me laisse un petit goût amer sur la saison 2021. 

— Comment s’est déroulé ton cycle de préparation spécifique en vue des JO ?

On est parti avec l’équipe de France en Guadeloupe pour faire un gros stage de préparation l’hiver donc c’est vraiment là où on a bien préparé l’été. On était également parti deux semaines en Corse donc ça aussi c’est cool, pour trouver un peu l’ambiance équipe de France. Après mes aînés me disaient souvent qu’on a un peu peur de tout l’année de JO, notamment les blessures, et je le confirme à 100%. C’est vrai qu’on est obligé d’y penser, on travaille tous pendant 4 ans (5 cette année pour Tokyo en raison de la crise sanitaire),  ce n’est pas rien et on a envie de tout contrôler et de ne pas se faire de petits « bobos ». Je me suis blessé au meeting Diamond League de Gateshead (grade 1 à l’ischio-jambier). Ça fait partie du sport de haut niveau et j’ai la chance d’être bien entourée à Nantes pour cela. 

— Qu’est-ce que tu as ressenti lorsque tu as appris officiellement ta sélection pour les Jeux olympiques de Tokyo ?

Tellement de fierté ! C’est un sentiment particulier, ce n’était pas une surprise car j’avais répondu aux critères demandés par la Fédération. Quand j’ai commencé vraiment le haut niveau, je me suis dit que ce serait vraiment un échec de ne pas participer aux Jeux olympiques dans ma carrière. Enfin ! Je me dis que mon objectif est vraiment atteint, c’est ce que je voulais faire donc maintenant ça m’enlève un gros poids pour les JO à Paris dans deux ans et demi. 

— On imagine alors pour toi que les Jeux ont été une expérience forcément enrichissante et on va aborder ce passage pas facile pour toi que tu n’as pas forcément abordé pour l’instant, il s’agit de ta blessure avant de partir à Tokyo, les ligaments croisés. À partir de quel moment exactement tu ressens cette douleur, comment arrives-tu physiquement au JO, et dans quel état d’esprit pars-tu pour Tokyo ?

On partait aux JO un vendredi et je me suis blessée à peine une semaine avant le samedi, en chutant lourdement à l’entraînement. Je devais courir sur un dernier meeting le dimanche donc j’ai annulé et en fait quand je suis tombée je n’ai pas eu mal sur le coup, de plus je ne ressens pas trop la douleur moi, alors j’ai continué mes derniers préparatifs sans trop m’en préoccuper au début. Mais malheureusement, le lendemain et le surlendemain ça avait énormément gonflé. Mon coach était parti aux championnats d’Europe juniors alors c’est une course contre-la-montre qui a commencé pour comprendre ce que j’avais, donc j’ai vu kiné et médecin… Pour eux, ce gros hématome était bien la conséquence du choc important qu’avait subi mon genou lors de ma chute. On a fait tous les examens qu’on pouvait faire mais rien à signaler, car j’avais une grosse charge musculaire autour. Je suis partie en me disant que ça allait se dégonfler là-bas. J’avais prévenu les kiné de l’équipe de France avant d’arriver au Japon. Au début, il y a pas mal de trucs que je n’arrivais pas à faire, monter des marches c’était encore un peu compliqué par exemple alors que faire du sprint il n’y avait pas de problème. 

Lorsque je suis arrivée à Kobe, (l’équipe de France a préparé les athlètes durant deux semaines avant le début des JO pour s’acclimater et assimiler le décalage horaire), j’arrivais à faire des séances de haies. Je croisais les doigts pour que ce ne soit finalement rien de grave malgré que je voyais mon genou toujours très gonflé. Conclusion, j’ai essayé de positiver et de serrer les dents jusqu’au jour J et de me convaincre que l’adrénaline allait prendre le dessus avec l’euphorie du championnat, mais la douleur était bel et bien présente et j’ai vraiment failli ne pas courir du tout. J’ai beaucoup réfléchi après de nombreuses discussions avec ma psychologue et mon groupe d’entrainement. Tous ont réussi à me convaincre que je méritais ma place et que ce couloir qui m’attendait était le mien et celui de personne d’autre. À la fin, une fois la course passée c’est évidemment énormément de frustrations, on était très isolés à Tokyo, privé de spectateurs, de notre famille et même obligé de prendre nos distanciations même au sein de l’équipe de France.  Pour finir, la petite anecdote à l’annonce des résultats de mes examens. Après avoir passé une semaine de vacances, le médecin m’appelle me demande ce que je fais, j’étais à ce moment là en train de faire un volley sur la plage avec des copains et donc il m’annonce qu’il faut que j’arrête immédiatement car mon ligament était finalement rompu… 

 

 

— Tu as vécu beaucoup d’émotions cette saison. Quel est le souvenir marquant que tu garderas en tête ? 

Le meilleur souvenir, c’est le meeting de Genève, c’est un très gros meeting que j’avais déjà fait à l’époque mais presque en regardant les meilleurs courir au lieu de faire ma course à moi. Là, cette année je suis arrivée avec une conviction que je pouvais gagner malgré la concurrence très dense, Samba Mayela, Kumbundji etc. J’étais dans un état second et au final, j’ai gagné. C’était vraiment une journée dont je me souviendrai et des sensations de sérénité que je n’avais quasiment jamais eues puis en me confirmant que désormais je faisais partie de ses filles qui sont les meilleures en Europe.

— Comme nous le savons tous, tu as souffert d’une rupture totale du ligament croisé du genou droit depuis l’été dernier à Tokyo. Comment s’est déroulée ta rééducation/réathlétisation ces derniers mois ?

Ça a été long. Très long même je trouve. On m’avait prévenu. Un ligament antérieur c’est un an pour revenir à son niveau. Sur le postérieur, on a un peu plus de chance. C’est six mois mais quelquefois ça traîne un peu plus derrière. Moi c’est un peu ce qui m’arrive. J’ai fait deux mois de rééducation à l’hôpital à Saint Jacques puis je suis revenue. Ensuite, j’ai fait 2 mois de réathlétisation avec Charles, celui qui nous gère en réathlétisation. Enfin, j’ai repris doucement avec le groupe. Mais oui, ça a été une période assez longue.

— Tu es revenue vite au niveau de tes sensations ?

Oui. Après, vu qu’avec mon ligament j’avais déjà fait des haies là-bas et j’avais fait des très bonnes séances aux Jeux, je n’ai pas eu cette appréhension. Je ne suis pas tombé sur une haie, je suis tombée après la haie. Je n’avais pas cette appréhension de me dire « ah mince ». De toute façon, mon ligament n’est plus là. Ce n’est pas comme sur un ischio et qu’on craint qu’il se répète. Moi, il ne pourra pas se casser puisqu’il ne s’est pas remis. C’est quand même un petit peu plus rassurant et je n’avais pas ce blocage de me dire « ah mince je peux me refaire mal ». Je savais que je me referais pas mal dessus.

— Tu étais présente au Meeting de Paris Indoor le 6 mars dernier, ta première et dernière apparition officielle lors de cette saison hivernale. Quel bilan fais-tu de cette course ?

Au début, il y avait beaucoup de frustration. Le Meeting de Paris Indoor, ce qui est cool c’est la finale avec les jeux de lumière. Je m’étais un peu focalisée depuis ma sortie de l’hôpital à vouloir faire cette compétition. Encore plus quand elle a été reportée en mars. Je m’étais dit, c’est parfait ça va être pile-poil quand je vais pouvoir revenir. J’étais vraiment contente de pouvoir courir là-bas. Mon objectif c’était vraiment d’aller en finale. D’habitude, avec le chrono que je fais, tous les ans je vais en finale. Cette année-là, non, pas de chance, je n’y suis pas allé. Première pas prise. C’est vrai que ça m’a un peu frustré parce que c’était l’objectif que je m’étais mis et je n’ai pas forcément réussi à le faire. Avec les chronos que je faisais en séance, je savais que je valais beaucoup mieux. On a parlé pas mal avec mon coach et c’est vrai que la piste là-bas c’est une piste qui rebondit beaucoup. Moi ce n’est pas trop ma qualité. C’est plus pour les sprinteurs ça. Une première course en 8″18 avec un ligament en moins, je ne vais pas cracher dans la soupe. C’est quand même une bonne rentrée. Il n’y a pas beaucoup de Françaises qui sont rentrées aussi vite.

— Tu pars trois semaines en stage à Jacksonville, aux États-Unis, quel va être ton programme ?

Les attentes, ça va vraiment être prendre soin de mon genou parce que là avec la pluie, mon genou il n’aime pas du tout le mauvais temps. Ça va vraiment être prendre du soleil et pouvoir enchaîner les bonnes séances. Là, je fais des très bonnes séances mais le problème c’est que mon genou gonfle. Mentalement c’est un peu fatiguant de devoir tout le temps faire attention à mon genou. Là-bas, ça sera plus facile. Il y aura des kinés à disposition tous les jours, je pourrai faire une meilleure récupération. On sera plusieurs hurdleuses. On va pouvoir un peu se tirer la bourre. Ça moi j’aime bien. On finit le dernier jour du stage par une compétition. Je verrai où j’en suis pour aller courir là-bas. S’il y a des bonnes conditions, pourquoi pas aller chercher un beau truc là-bas.

— À quatre semaines du début des Interclubs 2022, dans quel état d’esprit es-tu pour cette première compétition estivale ?

Je fais un peu au jour le jour depuis mon genou. Les Interclubs, ça fait vraiment longtemps qu’il n’y en a pas eu. Dans tous les cas j’y serai. J’ai hâte de retrouver l’ambiance. Sortir un peu du monde professionnel et vraiment retrouver l’esprit où l’on court pour ramener des points au club et courir pour s’amuser.

— La saison estivale arrive à grand pas. Elle est ponctuée notamment par les Championnats du monde à Eugene en juillet et les Championnats d’Europe à Munich en août…

Les objectifs, c’est de participer aux Championnats du Monde déjà, et ainsi prendre encore de l’expérience pour Paris. Si tout va bien avec mon genou et que j’arrive à descendre encore un peu mon record, ça serait bien d’accélérer le pas aux Championnats d’Europe. D’aller là-bas pour jouer la bagarre et faire un peu plus que 1 ou 2 tours.

 

 

— Un départ en 7 foulées (au lieu de 8), est ce que tu en as déjà parlé avec Richard ?

On en a déjà parlé. J’en fais pas mal avec Richard pour bien réussir le 8. Je pense qu’il faut être grande en taille et avoir une foulée assez grande. Moi j’ai plus une foulée où je vais mettre plus de rythme et plus de force. Ça dépend vraiment du profil. C’est comme les gars, il y en a qui font 7, d’autres 8. Nous, on en fait pas mal pour réussir à prendre beaucoup de vitesse sur le 8. Je pourrai passer en 7 en compétition. J’irai moins vite donc il n’y a pas d’intérêt. On en fait à l’entraînement, un petit peu.

— T’y retrouves tu ?

Je m’y retrouve. Après, moi ma force, c’est vraiment de me balancer vite dans la barrière. Avec le 7 j’y arrive moins vite, je peux moins faire ça. Je ne pense pas passer en 7 un jour.

— Qu’est ce qui te manque pour aller encore plus vite ? Sur quel aspect technique peux-tu travailler ?

Ce n’est pas tant l’aspect technique. Je pense que maintenant, sur les haies, j’ai trouvé ce qui me correspond. Il faut que je gagne encore en vitesse. Nous avons beaucoup travaillé dessus cet hiver. De la vitesse et un peu de puissance. Le problème des haies, lorsque tu gagnes en vitesse, après sur la haie, tu n’arrives pas à faire la même chose. C’est toujours trouver le bon dosage par rapport à notre corps et au spécificité des haies. C’est bien d’aller vite mais, je l’ai vu à Bercy, j’allais vite dans l’intervalle mais vu que je n’avais pas la fin, ça ne servait pas à grand-chose.

— Pour la première fois cet été, tu auras deux championnats internationaux estivaux. Les Championnats du Monde et d’Europe. Ça n’est jamais arrivé. Comment abordes-tu ces deux événements ?

Ça fait même trois pics de forme avec les minima qu’on nous demande encore cette année. Il faudra avoir un pic de forme avant. Ça va être comme je le fais un peu maintenant. Ça va être au jour le jour. Si minima A, il y aura les Championnats du monde. Je pense que c’est bien de faire les Championnats du Monde pour un peu se décoincer pour les Europe. J’ai fait les Jeux olympiques. Je suis arrivée à Paris et je voyais les chronos des filles qui sont quand même meilleures que moi sur le 60 m haies. Je me disais que ça allait. Tu es moins impressionnée une fois que tu as fait les Championnats du Monde ou les Championnats d’Europe. Tu te dis que c’est plus facile de passer les tours. C’est pour ça que ça peut être une bonne chose. Déjà avoir un pic de forme au France à Caen. Ça va faire juin, juillet, août. Après, je fais confiance à mon coach. J’essaye de pas trop gérer ce côté-là. On a assez de soucis à gérer dans la tête pour en plus se rajouter le soucis des pics de forme. Ça va être à Richard de gérer ça.

— Paris 2024 est-il l’objectif de ta carrière sportive ?

L’objectif de ma carrière oui. On nous en parle depuis au moins 8ans. Je me dis que j’ai hâte que ce soit passé. On nous parle que de ça. On y pense tous les jours depuis 2 ou 3 ans. J’ai hâte de voir comment ça va être. Je vois les Jeux olympiques comme quelque chose de merveilleux. Je suis pressée d’être à Paris en 2024, sans parler même de l’aspect sportif, pour voir vraiment ce que c’est. Pouvoir vivre l’expérience des Jeux olympiques.

 

 

— Que penses-tu de l’Action « Horizon Paris 2024 » mise en place au NMA ?

Je pense qu’à Nantes, on est un peu à l’abri de toutes les histoires qu’il peut y avoir. La Ligue, Richard, le NMA, tout le monde a mis beaucoup du sien pour que ça marche depuis quelques années. On est vraiment dans des très bonnes conditions. Le Stadium, on y a accès quand on veut, la musculation c’est vraiment top. On a tout un suivi nutrition, psychologie. On a tout à disposition ici. C’est pour ça que je n’ai jamais bougé de Nantes. Je suis même suivie d’un point de vue financier maintenant. Pour préparer sereinement ma carrière et le après. Il y avait besoin de passer par là et devenir professionnel. Maintenant qu’il y a tout ça à Nantes, c’est vraiment top.

Arrives-tu à te projeter sur l’après 2024 ?

J’ai toujours dit que j’irai jusqu’à Los Angeles 2028. En 2028, j’aurai 30 ans. Maintenant, les hurdleuses vont jusqu’à 33 ou 34 ans. Je ne pense pas aller jusque-là. 30 ans ça me paraît bien. Je me suis toujours dis que j’arrêterai vers ces eaux-là. Depuis que j’ai fait les Jeux, j’ai déjà moins de pression. Me dire maintenant que j’ai tout fait dans ma carrière. J’ai fait les Europe, les Monde. J’ai fait toutes les compétitions. Maintenant, il faut que je le fasse pour aller chercher des choses plus belles. Des finales, pourquoi pas des médailles. C’est vrai que ça m’enlève un poids je trouve. De se dire que j’ai déjà fait les Jeux olympiques dans ma vie. Maintenant, je le prends un peu comme du plus. Après 2024, encore plus en tant que Française, on sera vraiment soulagés.

— Ton projet de devenir CPE est-il toujours à l’ordre du jour ?

Pas trop. J’ai suivi les formations. Plus ça va et plus je me dis que j’aimerai bien continuer un peu dans le sport plus tard. Je me dis qu’il y aura encore pas mal d’année à travailler. J’essaierai vraiment de trouver un truc qui me passionne autant que l’athlétisme. Trouver dans une voie qui me plairait autant.

— Peux-tu m’en dire un peu plus sur le projet de faire du 400 m haies lors des Interclubs 2022 ?

Lorsque j’étais minime et que je m’entraînais encore avec Nicolas Trouvat, à la fin de cadette, j’avais commencé par faire du 200 m haies. Mon coach m’avait dit : « tu seras une coureuse de 400 m haies ». Je viens du cross, j’ai toujours fait du 1000 m. Je n’aurai jamais dû finir sur du 100 m haies normalement. Après, j’avais déjà des soucis au genou. Je m’étais donc mise sur le sprint, il m’avait dit « ça va te faire travailler ta vitesse, ça va être bien ». Mais je devais forcément revenir sur du 400 m haies normalement. On n’avait pas trop eu le temps de travailler le 400 m haies. Finalement, je ne m’entraînais plus avec Nicolas Trouvat. Je suis venue avec Richard. Richard m’a dit « non, non, on va faire du 100 m haies ». Le 400 m haies, c’est toujours resté dans un coin de ma tête. Lorsque l’on fait des séances lactique, c’est vrai que je suis assez à l’aise, sur les longues distances. Je me dis pourquoi pas. De toute façon, Paris, je vais me concentrer sur le 100 m haies. On verra pour la suite. Pour les Interclubs 2022, peut-être que je vais m’aventurer sur un peu plus grand que 100 m haies. Ce n’est pas encore sûr. On verra. Pour sortir un peu de la compétition, encore plus lorsque l’on est athlète professionnel, ça devient trop de la profession. J’ai envie de venir à l’entraînement et m’amuser sur du 400 m haies. C’est quand même plus cool, on le fait un peu le samedi matin. Ça va me faire du bien de voir un petit peu autre chose, d’aller m’amuser.

— Est-il possible que tu puisses continuer ta carrière 400 m haies après 2024 ?

Normalement, j’étais déjà censée faire ça après Tokyo. Je dis ça maintenant et peut-être qu’après je me dirai non. On fait des séances de 300 et 400 à l’entraînement et j’aime bien. On verra bien.

Propos recueillis par Félix Desile et Simon Deschamps
Crédits photos : Félix Desile et Matthieu Tourault